Sara Garbagnoli, “Feminist as Givers of Oxygen. Monique Wittig, a Remarkable Exemple”, conférence donnée à l’Institut de Sciences Humaines de Vienne, en septembre 2022

En septembre 2022, Sara Garbagnoli, lauréate du prix “Emma Goldman” décerné par la FLAX Foundation, a mis la pensée de Monique Wittig à l’honneur dans une intervention intitulée “Feminists as Givers of Oxygen. Monique Wittig, a Remarkable Example”.

Résumé de l’intervention, en anglais :

Lesbian feminist Monique Wittig (1935-2003) revolutionised 20th century political and literary thought. As a writer, she impressed critics with her linguistic inventions, as a militant, she was one of the founders of the Women’s Liberation Movement in France, as a self-proclaimed materialist lesbian, she made her lesbianism the key to theorising the functioning of heterosexuality as a political regime, thus substantially contributing to the emergence of feminist, LGBT and queer studies. Almost twenty years after her death and at a time of a renaissance of new editions, I would like to celebrate the unsurpassed radicality of her thought. Wittig thinks, in fact, that men and women are not natural groups, but naturalised political categories created by given power relations. Thanks to her new concepts, new words, new pronouns, Wittig vertiginously shakes up the categories through which we think of the world and opens up spaces for imagining a destruction of the existing relations of domination. In this sense, the disruptive force of her revolutionary imagination allows us to understand that the condition of being a woman, a queer, a racialized person in a patriarchal heteronormative racist world is not an individual matter, but the consequence of interlocked systems of oppression. Wittig shows that these systems are neither natural nor eternal, but historical and political, and therefore that, despite their deep ferocious pressure, they can be shattered.

La conférence a été enregistrée ; vous pouvez l’écouter sur YouTube (à partir de 8’30”).

À partir de 2020, la FLAX Foundation décerne les prix “Emma Goldman” attribués à des chercheures, souvent précaires, engagées sur les questions féministes et d’inégalité. La cérémonie annuelle de remise à lieu à l’IMW, l’Institut de sciences humaines, de Vienne en septembre.

Sara Garbagnoli est féministe et sociologue, engagée dans une recherche qui se place au croisement de la théorie féministe, de l’analyse du discours et de la sociologie des mouvements sociaux ; elle se concentre sur le processus historique à l’œuvre dans l’émergence des études de genre, comme des résistances qui s’y opposent. Par un solide socle de contributions universitaires, Sara Garbagnoli est aussi impliquée dans les débats sociaux d’Italie et de France. Depuis de nombreuses années déjà, elle s’est engagée dans la recherche sur les campagnes anti-genre, analysant la rhétorique du Vatican, comme les activités et discours de partis et acteurs sociaux d’extrême-droite. En 2017, elle a publié le livre La Croisade anti-genre. Du Vatican aux manifs pour tous, co-écrit avec Massimo Prearo (Textuel, 2017), traduit en Italien (Kaplan, 2018). Membre d’un réseau d’universitaires et de militant·es qui développent une lecture des écrits de Monique Wittig, Christine Delphy et Colette Guillaumin, elle joue un rôle crucial dans le déploiement de la recherche sur le lesbianisme et sur le féminisme matérialiste.